Les lectures comics de la semaine S08E28
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Beaucoup de one-shot cette semaine, quatre au total, mais aussi un lancement. De quoi ce faire quelques kiffes pendant nos chaudes journées !
"Bikini Atoll 2" Vol.1, de Christophe BEC & Bernard KHATTOU, chez Glénat.
C'était mon premier test de la collection Flesh & Bones et c'est l'un (le) meilleur titre du catalogue encore maintenant. Quel ne fût pas mon étonnement de voir que BEC prévoyait de nous pondre une suite de "Bikini Atoll" et que ce ne serait pas une one-shot mais un diptyque (semble-t-il). Nous voilà donc de retour sur sur l'archipel, un mois après le carnage, Lysette et Alan tente de survivre en attendant d'être miraculeusement secouru. Grand bien leur fassent, c'est une armada de photographe et de modèle qui débarquent sur l'île pour une séance photo. Bien évidemment, il ne faudra pas longtemps avec qu'une nouvelle menace ce profil à l'horizon ! J'avais quelques doutes lors de l'annonce de cette suite, il faut dire que même si la porte était ouverte, j'appréhende toujours beaucoup les suites (tout supports confondus). L'histoire tient cependant plutôt bien la route, on s'inscrit dans une continuité, on retrouve les survivants, ainsi que plusieurs nouveaux personnages et bien entendu comme je l'ai dit plus haut une nouvelle menace débarque pour nous fournir notre dose de sang. C'est quand même assez malin de rebondir sur la situation des autochtones et d'apporter mine de rien un sujet de fond, alors que la majeure partie du récit on voit des modèles en bikini. L'autre point positif, c'est le fait que BEC bénéficie d'une plus grand marge de manœuvre et peut s'étaler plus que prévu, l'histoire prend donc plus de temps pour ce développer et c'est un point non négligeable de ne pas être tenue par un nombre de page précis. Alors évidemment qu'on trouvera toujours des défauts, du genre les personnages qui malgré la connaissance d'un danger continuent comme si de rien n'était etc.. mais, on va dire que c'est aussi ce qui fait le charme du genre. Si l'équipage du bateau avait pris les survivants et c'était tiré avec, c'était bouclé en dix pages. Il retrouve son acolyte KHATTOU qui s'était déjà occupé de la partie graphique sur la première série, il est toujours aussi affûté. A mon sens il gère parfaitement bien l'ensemble, sans trop en faire, les effets visuels sont bon et on un vrai impact sur le lecteur.
Sceptique au début, la recette fonctionne toujours avec "Bikini Atoll 2", je trouve que c'est l'essence même de cette collection. On retrouve tout ce qu'on peut attendre sur des récits de ce genre et on ne va certainement pas s'en plaindre. C'est aussi malin de répartir cette suite en plusieurs volumes et de ne pas contraindre le scénariste a faire des coupes pour rentrer dans le nombre de page réglementaire. Hâte d'avoir la suite !
"Jackal" OS, de Philippe THIRAULT & Brice BINGONO, chez Glénat.
Dernier titre de la collection Flesh & Bones daté (les suivants n'ont pas encore de date de parution), voici "Jackal", mené par le tandem THIRAULT (que je découvre) et BINGONO (que j'ai déjà vu officié sur "Pavillon noir"). La série prend place en plein grand ouest américain, cowboys et indiens sont de la partie, une époque souvent théâtre de grandes aventures, beaucoup moins souvent un terrain de chasse pour tueur en série. C'est ce que nous propose le tandem d'auteur, un thriller/western assez déroutant. Il y a des associations parfois auxquels on ne pense pas (le premier qui me parle de pizza jambon/ananas je l'égorge sur place), souvent parce que les genres sont trop éloignés. Parfois cela donne lieu à des vraies bouses, parfois à des choses intéressantes comme c'est le cas avec ce one-shot. Alors je l'ai dit plus haut, le titre est déroutant, bien que l'alchimie prenne, le résultat aurait été je pense perfectible. Le principal soucis provient du fait que l'histoire démarre sur une chasse aux trésors (on va dire), avant de finalement s'orienter sur un thriller. On doit bien attendre la moitié (voir plus) du tome avant que l'intrigue prenne une autre direction, comme si le scénariste avait attendu la fin de son histoire, pour finalement s'engager dans une autre voie. Je trouve ça dommage, car finalement, niveau fluidité c'est pas génial. Après dans l'ensemble, les personnages font le job, l'auteur les amène où il le souhaite, chaque partie du récit bien aboutit, ça manque juste un peu de liant le virage s'opère trop brusquement. BINGONO de son côté fait le boulot, j'aime beaucoup son trait que je trouve très percutant, il est doué le bougre c'est sûr !
L'idée de départ est plutôt intéressante, mixer western et thriller, je suis sûr que le résultat aurait pu être très bon. Hélas, le récit est un peu trop haché à mon gout et du coup j'ai plus l'impression de suivre une histoire, puis d'avoir un changement de direction en cours de route.
"Batman Gotham by Gaslight" OS, de MIGNOLA/BARRETA/AUGUSTYN, chez Urban Comics.
Impossible de louper un récit de l'homme chauve-souris avec MIGNOLA à la baquette ! Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que cela a lieu, puisque Urban Comics ont déjà publié le sympathique "La malédiction s'abattit sur Gotham", un one-shot qui prenait place dans les années 20. On nous présente ici "Gotham by Gaslight", qui voit Batman croiser la route de Jack l'Eventreur dans un premier temps, une rencontre pas si improbable que ça et qui fonctionne plutôt bien. C'est intéressant de voir Batman transposé dans une histoire qui frôle grandement avec le steampunk, c'est aussi l'occasion de voir un Batman plus proche de ses débuts. Maintenant, il est certain que c'est super court, difficile de bien étaler une histoire sur un nombre aussi restreint de page. On va dire que c'était un truc "à faire", le résultat est correct, mais clairement le format n'est pas adapté. Le récit contient une seconde histoire, où MIGNOLA laisse ça place aux profits de BARRETA, ce n'est pas mauvais en soit, mais disant que c'est clairement pas le même niveau. AUGUSTYN tente de produire une histoire qui reste un peu dans le même genre, mais on s'éloigne un peu trop dans la lumière à mon gout. Fait notable, l'édition propose un dvd du film animé "Gotham by Gaslight", une initiative sympathique de l'éditeur (pour 20€). Le film est lui-même n'est pas mauvais, mais les dessins ne sont plus signés par MIGNOLA et du coup l'ensemble perd un peu en intérêt.
"Batman Gotham by Gaslight" est on va dire à lire, l'association avec MIGNOLA fonctionne vraiment bien et alors que l'on aurait pu croire à un nanar il n'en est rien. Concernant "Master of the Future", j'ai plus eu un impression de remplissage qu'autre chose...
"Walking Dead Negan" OS, de KIRKMAN / ADLARD / RATHBURN, chez Delcourt.
Méchant emblématique parmi les vilains, il était prévisible qu'à un moment donné où un autre, Negan aurait droit à quelques chapitres lui étant dédiés. Les éditions Delcourt propose d'ailleurs deux éditions pour ce one-shot, l'une souple, l'autre cartonnée (histoire d'être raccord avec les éditions de la série mère). Clairement je ne m'attendais pas a un récit fifou, c'est court et par défaut ça ne visait qu'à explorer le passé dudit Negan que l'on était tout de même curieux de connaitre. Etait-ce la peine d'en faire un spin-off, pas sûr d'ailleurs la durée de vie aura été assez courte. Bon dans les faits, ça reste tout de même plutôt intéressant à lire, Negan a-t-il toujours été un connard ?! Ou bien certains événements on fait que ?! Comment a-t-il rencontré Dwight et créer les Sauveurs ? Tant de questions qui trouvent réponses dans ce one-shot. Certains passages resteront anecdotiques, l'ensemble tient la route, même si clairement ce n'est pas indispensable. J'ai trouvé intéressant notamment de voir la "création" des Sauveurs, la rencontre avec Dwight et comment il est arrivée à la tête du groupe justement. Histoire de ne pas donner l'impression aux lecteurs de les arnaquer, l'éditeur place trois histoires additionnelles, une sur Michonne, une sur le gouverneur et une sur Tyrese. On est bien d'accord qu'il s'agit de remplissage, des chapitres individuels qui auraient soit dit en passant pu être disposé en bonus dans les tomes standards. On (re)découvre d'où venaient les zombies enchaînés que Michonne trimbalait, la création de "l'aquarium" du gouverneur et comment Tyrese a trouvé son marteau fétiche.
Clairement pas indispensable, cependant quand on est fan de la série, c'est toujours intéressant d'avoir les spin-off, chapitres spéciaux etc... ce one-shot fait le boulot dans le sens où il vient compléter nos connaissances sur certains personnages Negan en tête.
"Alien Perdition (Ed.Collector)" OS, de James STOKOE, chez Wetta.
S'il y a bien depuis mon enfance des monstres qui hantent mon subconscient, ce sont les Predator et les Aliens, les éditions Wetta me régalent puisqu'ils sortent régulièrement quelques one-shot ou crossovers où ils sont en vedettes. Alors perso, je n'ai toujours pas à l'heure actuelle compris le rapport entre le contenue et cette couverture, si quelqu'un peut m'éclairer au passage ?! J'ai bien reconnu le trait de l'auteur de "Big Guy & Rusty the robot", mais je trouve celle de l'édition standard plus belle et plus en rapport avec le contenue. Bref, voici un récit mené par STOKOE, un canadien que je découvre et qui m'a fait plutôt bonne impression avec une histoire mené tambours battant du début à la fin. Il est plutôt rare de tomber sur des récits comme celui-ci avec des histoires qui tiennent la route et qui rendent vraiment justice aux xénomorphes. De quoi nous parle "Alien Perdition" du coup ? Il nous narre l'histoire d'un équipage spatial qui récupère des survivants cryogénisés dans un vaisseau à la dérive. Seul problème, bien rapidement Wascylewski et ses partenaires vont découvrir qu'ils ne sont désormais plus seuls à bord. Perso, j'ai été vraiment convaincu par ce one-shot, j'ai vraiment retrouvé la recette qui fait qu'encore maintenant j'aime toujours autant visionner les films de la saga (surtout le premier). On retrouve l'atmosphère pesant, angoissant d'origine, le fait qu'on soit aussi dans un environnement à huit-clos (ou presque) joue énormément, STOKOE est d'ailleurs très malin puisqu'il n'hésite pas à jouer entre les derniers instants de Wascylewski et des flashbacks développent le récit et nous permettant de comprendre comment la situation en est arrivée là. Je suis très fan des premières pages d'ailleurs, très parlante malgré le manque de dialogue justement. Alors bien sûr, le problèmes est comme sur tout one-shot, une impression de trop peu, on aurait aimé en voir plus, seulement je trouve que le fait de garder sous couvert certains passages et de ne pas succomber à l'appel du gore et du sanglant à tout prix. J'ai découvert STOKOE avec ce récit, le scénario est plus que correct et remplit le contrat, côté graphique il n'est pas en reste puisque bien que doté d'un style atypique, il fait vraiment des planches impeccables. De plus, il parvient bien à retranscrire l'ambiance froide, dur, angoissante qu'il faut !
C'était quoi déjà la phrase ? Dans l'espace personne ne vous entend crier ?! Eh bien, ce one-shot de STOKOE renoue avec cette formule et vient vraiment rendre service à la licence qui est clairement dans le mou depuis quelques temps. Je crois que les studios de cinéma devraient lorgner par ici et s'en inspiré. C'est malin, prenant, haletant, le récit va à 1000 à l'heure (#Mbappé), on retrouve l'atmosphère des films originels et de plus le coup de crayon du canadien est loin d'être moche. Un bon investissement !