Les lectures comics de la semaine S08E26

Vous savez quoi ? Une fois de plus, je suis tombé sur des trucs bien sympathiques à lire !

 

"Il faut flinguer Ramirez" Vol.1, de Nicolas PETRIMAUX, chez Glénat.

On va frapper fort directement avec la petite bombe qu'est "Il faut flinguer Ramirez", rien que la couverture fait déjà rêver, je vous laisse donc imaginer son contenu ! Nous retrouvons PETRIMAUX aux manettes, auteur que j'avais pu découvrir sur les très cools "Zombies Necronologies" (chez Soleil), il revient pour un titre 100% original et 100% décapant. Jacques RAMIREZ, expert en aspirateur pour la célèbre boite Robotop est soudainement pris pour cible par l'un des plus gros cartels mexicains. Ils l'ont démasqué, il n'est autre que RAMIREZ, le pire assassin que le Mexique ait jamais connu ! Inutile de dire, qu'il lui faudra plus que des tuyaux d'aspirateur pour les affronter ! Honnêtement, j'ai beaucoup entendu parler du titre, que je n'avais pas encore eu le temps de lire, la hype qui l'entoure est vraiment puissante et totalement justifié après lecture. L'histoire est bien barré, dans l'esprit de ce que propose Quentin TARANTINO ("Pulp Fiction", "Jackie Brown") et aussi dans une veine de série pulp justement. L'histoire en elle-même n'est pas forcément folle, mais c'est admirablement bien exécuté, on fait défiler les pages, on découvre des personnages hauts en couleurs, PETRIMAUX prend son temps pour en développer certains, sans pour autant casser le rythme de la lecture. Evidemment que l’humour noir tient une place assez importante, ça fait plus que souvent mouche, entrecoupé d'ailleurs par des publicités géniales. Les dialogues sont d'ailleurs tout aussi géniaux, l'auteur ne laissant pas la censure l'emporter et lâche vraiment les chevaux ! La couverture ne laisse pas trop de suspens à ce niveau-là, il y a des flingues et ça pète de tout les côtés, certains passages sont parfois abusés, mais on s'en fout totalement, d'autant plus qu'on ne cherche pas particulièrement du réalisme sur ce genre de lecture, juste de bien prendre son pied durant la lecture. L'auteur remplit le contrant c'est trop de difficulté, si bien qu'on est triste d'arriver si vite à la fin de l'album. Visuellement c'est tout autant bosser, jusqu'à dans les détails, le trait est bien fluide, ça permet de rendre un très bon effet notamment sur les scènes d'actions. Grosse mention aussi à la colorisation qui est vraiment parfaite, avec toujours des bons tons choisis pour mettre en avant les ambiances. 

Je crois bien que Glénat ont tirés le gros lots avec "Il faut flinguer Ramirez", un titre aux airs de TARANTINO, décalé, qui claque de partout, puissant graphiquement, avec de l'humour noir, des flingues, des explosions, de jolies filles et des aspirateurs !! 

 

"Dept. H" Vol.1, de Matt KINDT & Sharlene KINDT, chez Futuropolis.

Tout autre ambiance, j'ai enfin l'occasion de me pencher sur "Dept.H" depuis le temps qu'on m'en parle !! Premier opus qu'une quadrilogie, immersion totale sous la surface de l'eau dans une station de recherche ayant été le théâtre d'un meurtre. Mia la fille du défunt est chargé de faire la lumière sur la mort de son père, inutile de dire que la jeune femme est motivé, même si pour cela elle doit mettre en doute la parole de tout un équipage, incluant son frère. Alors là, pas de hype particulière autour du titre, simplement une couverture intrigante et un pitch qui m'a vraiment donné envie. Il faut dire que ce genre de thriller de qualité est plutôt rare, mais la paire KINDT fait vraiment le nécessaire pour surprendre le lecteur alors que l'on pense deviner la suite. De plus, le rythme est très bon, on ne manque pas d'incorporer des flashback pour apporter des explications sur certains événements, mais aussi et surtout pour renforcer le background autour des personnages. Une galerie assez hétéroclite, difficile de deviner qui est derrière ce meurtre et je pense que les auteurs feront tout pour brouiller les pistes jusqu'au dernier moment. Evidemment, l'enquête mené par Mia n'est pas un long fleuve tranquille, on retrouve donc régulièrement des événements "extérieur" qui viennent semer le trouble et ajouter du piment à cette partie de "Cluedo" sous marine. J'avais quelque doute au départ sur l'étirement de l'intrigue sur quatre volumes, mais j'ai après lecture toute confiance en les auteurs pour faire vivre la série et lui offrir une très bonne conclusion. Visuellement, c'était loin d'être gagné, il faut dire que le trait de KINDT n'est pas très facile d'accès. C'est parfois, moche, je dirais, mais à contrario à d'autres moments il parvient à nous sortir des planches sublimes ! Futuropolis fait un bon boulot sur l'adaptation, mais aussi sur l'ouvrage en lui-même qui bien qu'un peu coûteux, les vaut vraiment. 

Thriller en huit-clos sous-marins, "Dept.H" est vraiment une très bonne surprise. Il m'a fallu un temps d'adaptation pour la partie graphique, c'est pas toujours facile d'accès, pourtant on trouve des planches de toutes beautés assez régulièrement. Côté histoire, c'est la partie la plus séduisante, nous proposant d'élucider un meurtre aux travers d'un drame familial, de flashback bien senti et de plusieurs rebondissement. Hâte d'avoir la suite !

 

"Critical Hit" OS, de MINER / SAWYER / GARBARK, chez Glénat.

Voici l’élément perturbateur de la semaine, le one-shot "Critical Hit" ! Un titre qui m'a beaucoup partagé, pour dire vrai j'aurais aimé le voir sur deux volumes et non en one-shot. J'ai trouvé énormément de bonnes idées, mais pas ou peu exploité de la meilleure des façon. Je resitue l'histoire, Jeanette et Sarah sont deux jeunes femmes participant activement à la cause animale et n'hésitant pas à  mener des opérations coup de poings avec une petit groupe. Cette fois-ci, elle décide de mettre la barre un peu plus haut, une mission qui semble prendre le bon chemin, sauf qu'elles se sont attaquées peut-être à plus fort qu'elles cette fois, elles tombent en effet sur une famille de sérial killers ! Dès lors, c'est elles qui sont en danger. Le scénario est  loin d'être mauvais, d'autant plus qu'il défend des idées nobles, le droit des animaux, démontrant aussi par la même occasion que les femmes ne sont pas forcément des potiches. D'une pierre deux coups, pourra-t-on dire. Mon problème c'est que, je suis carrément resté sur ma faim, les auteurs bossent tellement sur les personnages principaux et le background qui les entourent, qu'ils en oublient la trame actuelle. C'est très bien et très important, de faire intervenir des flashback, cela permet de mieux appréhender les personnages de Jeanette et Sarah, mais peut-être allons-nous trop dans les détails qui parfois ne sont pas forcément pertinent et n'ont pas toujours une importance sur l'histoire en cours. Par ailleurs, belle idée de faire intervenir la famille de redneck/serial killer, mais qu'est-ce qu'ils sont mal exploités !! Tu ne peux pas intégré ce genre de personnage et les laisser quasiment de côté, sans vraiment aller au bout du concept. En ce sens grosse déception donc, on va dire que la première partie est une réussite, la seconde l'est nettement moins. Graphiquement c'est plutôt intéressant, SAWYER met bien en valeur ses personnages, les actions entreprises, il y a du détail, des planches bien denses. 

Petite déception pour "Critical Hit", alors que le pitch annonçait du lourd, seule la première partie de ce one-shot fait le job. Dès lors que la famille de serial killer intervient, le récit ce perd, n'osant pas assez et laissant ses nouveaux personnages totalement sous exploités. C'est dommage, je pense qu'avec un second opus, les auteurs auraient eu l'occasion de mieux approfondir l'ensemble. 

 

"Batman - The Dark Prince Charming" Vol.2 (FIN), de Enrico MARINI, chez Dargaud.

Le voici, le voilà, la suite et fin de "The Dark Prince Charming" par MARINI, qui avait énormément fait parlé de lui, lors de la sortie du premier opus fin 2017. Nous retrouvons donc les personnages du Batverse pour un ultime opus visant à boucler l'histoire mise en place précédemment. Avec du recule sur l'ensemble, plusieurs éléments m'ont tout de même chagrinés, même si visuellement je n'ai strictement rien à redire. Sur ce point-là, c'est beau, les planches sont même sublimes (très souvent), le chara-design est top, on reconnait sans problème les personnages, tout en ayant la patte de l'auteur en prime. C'est plutôt sur l'histoire et le traitement des personnages que j'ai un peu plus de mal. Tout d'abord je rappel que ce diptyque ne prend aucunement place dans le Batverse comics, pas forcément un point dérangeant, c'est dommage cependant de voir l'auteur prendre des libertés (la fillette), mais qui finalement n'ont pas d'enjeux réels. Le point qui m'a dérangé le plus, c'est la relation entre le Joker et Harley, qui est assez loin du traitement habituel sur ce couple désaxé. On trouve notamment un Joker dénigrant beaucoup sa partenaire et allant jusqu'à l'insulter, j'ai trouvé qu'on était un peu trop loin de l'essence de ses personnages pour le coup et ça m'a un peu gâché le plaisir sur la fin de cette lecture. Le coup de théâtre final est bien vu, mais encore une fois, n'ayant pas d'incidence sur le Batverse, je pense qu'il aurait été plus intéressant peut-être de développer une histoire différente, peut-être plus classique, mais qui n'aurait pas donné l'impression d'inutilité comme ici. 

"Batman - The Dark Prince Charming" s'achève, j'avais été super emballé par le premier volume, mais le recule et ce second opus m'auront fait poser un regard un peu plus critique on va dire sur cette courte aventure. Encore une fois, graphiquement j'ai trouvé que MARINI était en maitrise totale, c'est beau, très beau même. En revanche sur la partie histoire, j'ai l'impression d'avoir un peu perdu mon temps avec une intrigue sans vrais enjeux. De même que la charactérisation des vilains est trop lointaine, alors oui on peut réinterprété, mais, j'ai pas accroché on va dire.

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