Les lectures mangas de la semaine S08E13
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On est jamais en manque de nouvelles licences, vous en aurez pour votre argent cette semaine encore !
"Eclat(s) d'Âme" Vol.1, de Yuhki KAMATANI, chez Akata.
Incroyable mais vrai, l'auteur(e) de "Nabari" (chez Kazé) est de retour en France après environ 500 ans d'absences. Franchement j'étais assez emballé lors de l'annonce, peut importe comment l'éditeur vend le titre, savoir que la/le mangaka était de retour dans nos contrées m'a juste fait plaisir car j'avais trouvé "Nabari" vraiment très bon et qui détonnait à l'époque vraiment dans les parutions. Alors, il s'agit dorénavant de "Eclat(s) d'âme", série encore toute fraîche qui ne compte que trois volumes à l'heure actuelle. Le titre nous fais suivre Tasuku, un lycéen qui est victime d'homophobie après s'être fait griller par des camarades de classe entrain de visionner du porn gay (#PaieTonCerveau). Sa vie devient assez compliqué suite à ça, rejeté par les autres, lui-même ne s'assumant pas réellement encore son homosexualité, jusqu'au jour où il découvre une résidence associative réunissant des personnes de tout horizons et dont la tenancière est une bien mystérieuse "hôte". Je dois bien admettre que la lecture de ce premier opus est somme toute assez déroutante, l'histoire en elle-même n'est pas compliqué à suivre, ni a comprendre, en revanche sur la forme c'est assez particulier notamment le personnage de l'hôte qui est assez particulier à appréhender. Le sujet semble toucher de près KAMATANI, puisqu'elle(il) s'est toujours revendiqué comme "neutre" et c'est probablement aussi pour cette raison que la série semble aussi réelle et touchante. Plusieurs sujets sont alors abordés, le principal tournant pour l'instant autour du "coming out" et de l'épanouissement dépeint aux travers d'autres personnages et servant de point de réflexion à Tasuku justement. C'est rondement mené, KAMATANI parvenant à retranscrire les émotions de ses personnages, même si cela ce fait parfois aux travers de métaphores chimériques. Plusieurs personnages sont introduit dans ce premier volume, peu d’entre eux sont vraiment mis en avant, ce n'est cependant qu'une question de temps, vu le soin apporté à chacun d'eux. Le manga intrigue forcément de part le contexte, mais aussi par l'aura mystérieuse qui entoure l'hôte et dont on ce demande vraiment quelle sera la finalité. Graphiquement, c'est proche de la perfection, la retranscription des émotions, les divers planches éclatées et éclatantes, le travail frôle la perfection, jouant tantôt de réalisme, tantôt de poésie. Mon bémol, comme toujours, je n'ai peux plus de la communication qui entoure chaque titre des éditions Akata (même combat avec Komikku cela dit au passant) qui chercher perpétuellement à surfer sur la hype, créer un buzz à un tel point que j'attends désormais juste l'arrivée de la licence et ensuite je vais moi même fouiller sur le net pour me faire un avis premier déclencheur d'achat ou non. De plus la façon dont est vendu le manga me semble un peu excluante, s'adressant spécialement aux LGBT, mais qui pour le coup et avec ce sujet est tout aussi important d'être lu par des personnes en dehors de cette communauté.
Très bon démarrage de la série, bon retour de KAMATANI en France. "Eclat(s) d'Âme" délivre une première salve de chapitres efficace, pleine d'émotion, de justesse, de poésie, sans en faire trop. De plus, les planches sont magnifiques, je pense qu'on tient un bon titre si en plus cela peut aider des gens, c'est tout bénéf !
"Banale à tout prix" Vol.1 & 2, de Nagamu NANAJI, chez Kana.
Bonne transition d'ailleurs puisqu'on parle des éditions Akata et l'on va retrouver l'une des auteures de leur catalogue à savoir NANAJI ("Moving Forward"), qui débarque cette fois aux éditions Kana, avec sa dernière série en date, "Banale à tout prix" toujours en cours de parution avec sept volumes. La série nous narre le quotidien de Koiko, une fille banale, avec une vie banale et qui ne veut surtout pas sortir de cette banalité. Hélas pour elle son quotidien va être chamboulé par l'arrivée de Tsurugi, l'un des bogoss de son bahut et qui semble être tombé sous son charme. Comment parvenir à rester dans le "ventre mou" de la vie, quand celui qui s'intéresse à vous squatte les "hauteurs" ?! A titre perso, j'avoue avoir beaucoup de mal à m'immerger dans la plupart des shojo, mon grand âge (#PèreFourras) m'ayant fait perdre le regard innocent qu'on peut avoir ado sur les sentiments et les relations amoureuses. Cela étant, au détour de certaines, série, j'arrive à dénicher des approches intéressantes, de nouveaux angles et c'est un peu ce que propose la série de NANAJI. Evidemment que j'y trouve certains passages trop naïf à mon gout, des tournures un peu trop idéalistes, pour autant c'est amené avec tellement de bienveillance, de douceur et d'humour que j'ai quasiment été obligé de succomber. Différent sur le papier, on trouvera bien vite des similitudes entre le binôme principal. Accrochée à son envie de vouloir rester banale, on comprend vite que Koiko à simplement peur de tomber amoureuse et d'éventuellement souffrir. C'est là que le récit est aussi intelligent puisqu'il nous présente aussi le parcours de la mère, ainsi que celui de la grande sœur (que perso j'adore) et qui explique pas mal de chose. Le tout est maintenant de savoir, si là jeune fille parviendra à s'affranchir de ce fardeau qu'elle porte sur ses épaules, si Tsurugi est celui qui pourrait briser les barrières, alors que lui même semble en avoir. Car oui, le personnage masculin bien que pas central, aura probablement aussi son quart d'heure de gloire et nous aurons forcément des explications à son sujet là aussi. L'un des points forts de la série, je dirais l'humour, car c'est un réel plus sur ce type de lecture, les sentiments c'est bien, les amours aussi, mais en boucle la dessus tu peux vite tomber dans la dépression aussi mignon cela soit-il. Pour cela, l'auteur utilise pas mal de ressort humoristique, notamment grâce aux personnages secondaires (la famille de Koiko en tête). On m'aurait d'ailleurs vendu une série sur la grande soeur, j'aurais kiffé de ouf, c'est la petite parenthèse, mais je tenais à le dire. Visuellement, je trouve que cette mangaka possède un sacré bon coup de crayon et fait partie de ces auteurs de shojo que j'apprécie vraiment car très éloigné finalement de ce qui fait la majeure partie du genre. On retrouve des décors, ya un vrai effort fait sur les tenues des personnages, ça reste beau dans l'ensemble, la mise en page est maline et sait toujours mettre en valeur les moments clés. Dans la pure tradition shojo, on retrouve les annotations de l'auteure à chaque chapitres, permettant de mieux comprendre la construction du manga que nous avons entre les mains.
Tout en mignonnerie, "Banale à tout prix" confirme non seulement le talent de son auteure, mais surtout que parfois il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes pour avoir un titre efficace. La série brille par sa douceur, sa simplicité, ses personnages attachants pour un résultat justement loin d'être banal !
"To your Eternity" Vol.5, de Yoshitoki OIMA, chez Pika.
Changement d'ambiance, rapide retour sur "To Your Eternity", série sur laquelle j'ai le plus grand mal à me prononcer depuis le tome trois. J'avais trouvé le premier opus très fort, le second quasiment pareil, ensuite j'ai l'impression qu'on est parti sur un délire tout autre. Attention, ce n'est pas le grand écart non plus, il y a un fil conducteur, mais la tournure que prennent les événements me séduit nettement moins et ça devient au final assez classique je trouve dans le développement de l'intrigue. On s'éloigne un peu trop du point de départ, j'ai bien compris qu'Imm découvre la vie, les être humains, à côté de ça c'est toujours l'obscurité totale concernant son adversaire, l'homme en noir, bref, peut-être que cela aura plus de sens dans le futur avec des explications de l'auteur. Reste qu'à l'heure actuelle je suis un peu perdu dans la lecture, c'est toujours bien fait, mais je n'aime pas lire un titre sans vraiment savoir la direction que l'on prend.
Un cinquième volume, dans la lignée des précédents, on navigue entre action et fantastique. J'ai du mal à cerner ce que l'auteure veut faire de sa série, du coup je peine à me mettre à 100% dans la lecture.
"Area 51" Vol.14, de Masato HISA, chez Casterman.
Je suis pas loin d'être en dépression, mais vraiment, l'avant-dernier volume de la série, ce qui veut dire qu'en avril prochain, ça sera la sortie du dernier tome et donc que le manga prendra fin et donc que je n'aurais plus ma dose d'HISA !!! Qu'est-ce que tu ferais à ma place dans un moment pareil, relire la série ? Je n'ai pas le temps, trop de nouveauté à analyser. Pleurer ? C'est déjà fait. Supplier l'éditeur de publier une autre série d'HISA ? C'est déjà fait aussi, on verra si ça fonctionne. Du coup, la solution que j'avais trouvé c'était de fragmenter ma lecture et de lire chapitre par chapitre, sauf que mes chéris, après quelques jours, il n'y avait pu de chapitre à lire et j'étais chagrin et tristesse !! L'histoire n'est pourtant pas la plus fabuleuse et la plus complexe existante, pourtant seul mon petit Masato y a pensé ! Bon, inutile de dire que la conclusion est plus que proche, l'auteur tente de boucler toutes les affaires en cours, avant d'attaquer le gros et dernier morceau qui concerne notre chère McCoy. Le tout est vraiment bien amené, quand tu repense aux tomes passés et à la façon dont tout est préparé, manigancé dans le dos du lecteur, ça frôle le génie. L'histoire en place est même touchante par moment dans ce volume, avec la disparition de certains personnages, alors que l'on éprouve de la peine, HISA sait comment détendre l'atmosphère et propose bien vite quelques chapitres pour souffler et vraiment rigoler à nouveau avant l'ultime plongeon. C'est aussi l'une des forces du titres, cette façon de jongler entre les moments de sérieux, d'émotions, mais aussi d'humour et d'absurde. Mais je pense que l'histoire ne sera pas aussi bonne, sans le putain de coup de crayon de l'auteur qui est vraiment l'un des meilleurs !! Quel puissance graphique, presque chaque planches est toppissime, vraiment, c'est du grand art, la manière de jongler avec les contrastes, le noir, le blanc, appuyant à merveille sur les émotions quand il le faut, vraiment j'adore ! On retrouve toujours en fin de volume les élucubrations de l'auteur, que j'adore toujours autant découvrir !
Ouai bravo Casterman, ouai bravo pour afficher en gros en fin de volume "DERNIER VOLUME EN AVRIL 2018" est-ce que moi je vous donne en grosses lettres la date de votre mort ?! Non, alors pourquoi ? Pourquoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!
"Alice on Border Road" Vol.3, de Haro ASO & Takayoshi KURODA, chez Delcourt/Tonkam.
Retour de la mystérieuse série, spin-off de "Alice in Borderland" et dont nous pouvons découvrir le troisième tome qui s'annonce plutôt sous le signe de la castagne à en croire la couverture. L'intrigue semble belle et bien lancée, on suit dorénavant Alice en fuite, face au reste du groupe souhaitant visiblement en découvre avec elle. L'acharnement est un peu abusif de prime abord, mais il semblerait que les auteurs nous pousse à aller sur une piste de l'univers menant à la folie. Certains personnages sont mis en avant dans ce volume, quelques flashback venant étoffer le background et nous en apprendre plus. J'ai trouvé celui sur Alice assez dispensable, même si clairement cela est fait pour montrer le fort caractère de la jeune fille et sa tendance à ne jamais baisser les bras, j'ai tout de même trouvé que c'était un peu gros et ça me semblait surtout justifier le fait qu'elle sache manier la batte. Néanmoins, un flashback est rarement inutile quand bien utilisé et si pour Alice ce n'était pas flagrant, ça l'est nettement plus concernant Hayon/Ayon qui est vraiment intéressant. Le tout me donne tout de même un petit impression de fragilité, ça semble moins fluide que sur la série mère, malgré qu'ASO soit toujours aux manettes de l'histoire. Ce n'est cependant peut-être qu'une impression, j'ai suffisamment confiance en l'auteur pour savoir qu'il prendra une direction inattendue le moment voulu. Concernant les autres personnages, tous semblent bien cacher leurs jeux, certains même encore plus que d'autres, je ne sais pas pourquoi, mais je frémis d'avance à l'idée de ce qui nous attend dans les prochains tomes. Concernant l'action, ce tome en contient pas mal, ça ne rappel un peu les épreuves de l'autre série, sans que ce soit vraiment des épreuves. C'est en ça que ce démarque la série cela dit, proposant une série "d’événements" remplaçant les fameuses épreuves, tout en gardant cette dynamique de suspens et de réflexion.
Sans atteindre les sommets de la série mère, ce spin-off réalise un parcours honorable pour le moment. Le prochain volume devrait annoncer la couleur définitive puisque nous atteindrons déjà la moitié de la série. J'espère juste que cinq volumes suffiront pour boucler correctement l'aventure dans lequel s'est lancé le binôme.
"Ultraman" Vol.6 à 9, de Tomohiro SHIMOGUCHI & Eiichi SHIMIZU, chez Kurokawa.
Encore une autre série sur laquelle je me suis enfin mis à jour, "Ultraman" ! Série de super-héros sauce nippone, que j'affectionne pas mal de part sa symbolique, mais aussi car c'est à peut-près la seule disponible dans ce genre-là en France. Série qui entame d'ailleurs un nouvel arc scénaristique à partir du huitième opus, cela dit la lecture en continue de ces quatre tomes m'a fait me posé quelques questions sur le fait de poursuivre ou non la saga. J'ai déjà un souci en rapport avec justement l'aura qui entoure le titre, ne connaissant que très peu l'oeuvre originale, même si on peut lire cette "suite" sans trop de soucis, dans le fond en revanche j'ai l'impression de louper certaines références, de ne pas toujours saisir la "l'impact" de l'arrivée de tel ou tel personnage. Outre ça, j'ai un gros soucis pour différencier les personnages à partir du moment où ils sont en tenues de combats. En couleur ça serait forcément plus lisibles, mais nous sommes sur du noir et blanc et dès qu'il y a de l'action ça devient assez rapidement compliqué de savoir qui est qui ?! Dans un même temps, ses même combats deviennent incroyablement brouillons, je n'avais pas cette impression avant, mais là, que c'est compliqué de bien suivre ce qui se passe devant nos yeux. Pis bon, sur un manga très basé action c'est tout de même très dommage de ne pas avoir un maximum de confort sur les scènes d'action. La seconde partie qui s'ouvre redonne un peu d'espoir notamment grâce aux différences esthétiques des différents héros et vilains, reste à voir si durant les affrontements la lisibilité sera au rendez-vous.
La première partie de la série s'achève sur un impression en demi-teinte me concernant. La seconde qui s'amorce laisse penser plus grand, mais je demande à voir. Il faudrait tout de même faire quelques choses au niveau des scènes d'action pour pouvoir gagner en lisibilité, je pense laisser une chance au titre de redresser la barre car j'apprécie beaucoup le titre, mais je ne suis pas certain de poursuivre l'aventure "Ultraman" dans le cas contraire.
"Boruto" Vol.4, de Mikio IKEMOTO & Ukyo KODACHI, chez Kana.
Quatrième volume déjà pour le descendant de Naruto, l'histoire est maintenant lancée, alors que nous propose les auteurs pour ce nouvel opus ? Outre la couverture que je trouve moche (chacun son avis), je dois bien avouer que le contenu de ce tome ne m'a pas convaincu, alors que jusqu'ici la série était tout de même prometteuse. Avant de démarrer la série, ma crainte principale était que cette nouvelle paire d'auteurs soit tentée de faire un "Naruto bis". J'avais cependant été rapidement rassuré Boruto et les nouveaux personnages étant suffisamment différent dans la caractérisation et l'histoire mise en place me semblait proposer des pistes plutôt intéressantes. Ce n'est hélas pas le cas de ce tome là, qui fais un peu trop écho à la série mère à mon sens, nous avons déjà la première mission officielle de Boruto qui consiste à être garde du corps d'un enfant pas commode qui évidement sera inspiré par notre ninja en herbe. Sur la forme c'est bien exécuté, pas de soucis, mais sur le fond, on ne peut s'empêcher de faire un parallèle et de ce dire qu'on nous ressert pour le coup le même plat. Une impression accentué dans les dernières pages avec l'apparition d'une mystérieuse organisation qui n'est pas sans rappeler Akatsuki pis l'on nous parle de réceptacle, de marque... En seulement quelque page les auteurs parviennent à condenser plusieurs éléments clés nous rappelant trop "Naruto". Je trouve vraiment dommage de tomber dans la facilité comme ça surtout après avoir fait un bon démarrage et être parvenue à atténuer le spectre du septième hokage qui planait au dessus de la série. Encore une fois la forme n'est pas mise en cause, c'est efficace, très fluide à la lecture, pis les nouveaux personnages sont vraiment agréable à suivre, proposant des choses différentes notamment Boruto, qui s'avère tout aussi "seul" que son père alors qu'il a ce que ce dernier n'avait pas, une famille et des amis. Certains raisonnement et développement sont intéressants à suivre, cela ne fait aucun doute. Sur le fond en revanche, on s'approche trop de ce qui a déjà été fait et pour moi la mission n'est pas remplit à partant de là. Si encore il s'agissait de clin d’œil, comme justement la première mission avec l'enfant, qui me semblait être la justement pour pointer du doigt les différences entre le père et le fils dans des situations assez proche, offrant un résultat semblable mais avec un procédé différent. Peut-être que les auteurs imaginent reproduire le même schéma que la série précédente, pour justement appuyer les différences entre Boruto et son père, mais si c'est le cas (je ne pense pas), ça montrera bien vite ses limites par le côté trop redondant. Autrement, graphiquement c'est très efficace, hormis la couverture qui est....mauvaise, l'intérieur est au top. Le chara-design des nouveaux venues est agréable à l’œil et surtout les scènes de combat sont vraiment intenses et très fluides et ça j'apprécie beaucoup !
Pour être vraiment sincère après la lecture de ce quatrième tome, je ne sais plus trop quoi penser. La série semblait s'être affranchi avec succès de l'ombre de "Naruto", avant de balancer quelques bombes semblant proposer au lecteur une resucée à l'arrière goût amer. J'espère qu'il ne s'agit là que d'une petite phase (même si j'en doute fortement), dans le cas contraire je serais grandement déçu par les auteurs et la série. Wait and see...