Les lectures mangas de la semaine S08E09
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Deux nouveautés sur le banc d'essai cette semaine, puis pas mal de suite qui confirme la bonne forme de ces séries justement.
"One Piece Magazine" Vol.1, de Eiichiro ODA, chez Glénat.
Crée pour les 20ans de la série au Japon, "One Piece Magazine" compte trois numéros et débarque sans grande surprise par chez nous. Bien qu'ayant eu un petit report de parution, ce premier numéro est bel et bien disponible maintenant et pour le coup Glénat ne s'est pas foutu de notre gueule loin de là ! Effet relief, brillant en couverture, papier de qualité supérieur, couverture souple, non vraiment, l'éditeur français a mis le paquet et on le voit clairement, nous avons entre les mains un bel objet ! Pour le contenu, dans le désordre, illustrations et planches inédites signées ODA himself, le fameux roman sur Ace, une interview du mangaka spécialement réalisé à cette occasion, un reportage/chasse aux trésors, une partie bricolage avec l'ami Franky, de la cuisine avec Sanji, plusieurs analyses sur certains personnages (Luffy, Ace, les vilains) de la série (vraiment très intéressantes et poussées d'ailleurs), un strip et interview du plus grand fan de la série (titre attribué par Fuji TV), de la mode avec Nami, de la musique avec Brook, une version conte pour enfant de l'histoire de Luffy,Sabo et Ace, des idées goodies (quand même il faut vendre un peu), un entretien avec un sculpteur de figurine "One Piece", petit entrainement avec Zoro et le catcheur YAMATO, Robin vous entrainera sur les traces des plus grands pirates (et modèles de la série) ayant existés, alors que Chopper vous proposera un cours particulier sur le bestiaire de la série ainsi que les fruits du démon....Attend j'ai pas fini bordel, c'est des malades mentaux je te dis, Ussop te propose une sélection de fan-art, dessins, photos, juste avant de découvrir l'incroyable atelier de travail du mangaka et son équipe (truc de fou), s'enchaine un strip d'un des assistants d'ODA justement sur sa relation avec son maitre, puis plusieurs story-board accompagnés de note du mangaka, avant de finir par un entretien avec plusieurs des responsables de la série (9 tout de même depuis le début de la série) et je crois ne rien avoir oublié. Très sincèrement, ce magazine brille par son contenue totalement inédit (hormis peut-être l'encyclopédie des fruits du démon et encore je ne suis pas certain) et par la richesse de ce qu'on y trouve. Il y en a simplement pour tout les gouts, de la légèreté, du sérieux, de la déconnade, des trucs instructifs, non franchement, il y a tellement de bonnes choses dans ce premier numéro que j'ai peur que sur les deux prochains toutes les idées auront été utilisées. Vraiment chapeau à l'équipe Shueisha pour s'être mis là-dessus et choper à Glénat pour le travail effectué sur l'ouvrage et sa traduction du top niveau !
Loin d'être un énième ouvrage gadget, ce magazine est une vraie création et ravira tout bon fan de "One Piece" sans aucun problème. Le contenue est totalement inédit et honnêtement c'est entièrement intéressant à lire et à découvrir. De plus, l'édition est vraiment top, il y a zéro raison de ne pas foncer sur cet objet !
"Centaures" Vol.2, de Ryo SUMIYOSHI, chez Glénat.
Il n'aura pas fallut attendre bien longtemps avant la parution du second opus de la série atypique qu'est "Centaures". Un petit mois s'est écoulée depuis que nous eu l'occasion de faire connaissance avec Matsukaze et Kohibari, une incursion dans un univers assez incroyable il faut bien le reconnaitre. Je l'avais déjà dit en parlant du premier volume, mais quel pari de l'éditeur, sachant que dorénavant le rythme sera très sporadique. Quoi qu'il en soit ce n'est pas une raison pour ne pas se délecter de ce nouveau tome et quel tome épique, j'aime vraiment beaucoup cette série que je trouve très complète avec le recule. Je ne suis pas certain que ce soit hyper vendeur, mais pour ceux qui tenteraient le coup, une bonne surprise est garantie. On apprend en fin de volume que la première partie de l'aventure de nos amis trotteurs, loin d'être précipité, je trouve au contraire la construction très maline dans son déroulement. J'aurais aimé que cette première partie s'étale un peu plus, certains éléments ont peut-être été survolés, mais clairement la suite de l'aventure promet d'être encore plus intéressante. Un premier cycle très aboutit narrativement parlant dans l'ensemble, de nouvelles thématiques sont introduites d'ailleurs notamment avec le village des orphelins, mais aussi la rédemption de certain personnage. Non, vraiment l'ensemble offre un rendu poétique par moment, c'est doux, même si certains passages peuvent être violent, je trouve que c'est vraiment beau. Mes reproches du premier volume sont toujours valable, par moment l'action est assez floue et j'ai du mal avec le dosage de l'humour qui parfois n'intervient pas au bout moment d'après moi. Maintenant, je pense que c'est aussi le style de l'auteur et ça ne me dérange pas plus que ça durant la lecture.
Quoi qu'il en soit, ce second opus de "Centaures" est aussi efficace que le premier. Cette aventure est prenante, drôle, émouvante, violente, c'est riche en action, le rythme narratif est très bon et laisse peu de temps mort...nous allons malheureusement attendre un petit moment avant de pouvoir découvrir le début de la seconde partie et ça, c'est triste !
"Nirvana" Vol.3, de SAYUKI & JIN, chez Doki Doki.
Malgré la courte durée de vie de "Les six destinées", j'avais trouvé beaucoup de qualité à SAYUKI, autant scénaristiquement que visuellement. C'était avec plaisir que j'avais donc accueilli "Nirvana" sa nouvelle série. Le problème majeur de la série, c'est son rythme de parution, la série étant toute jeune, nous sommes sur les talons de la VO et c'est donc compliqué pour l'éditeur de fidéliser un public, et aussi pour le public de rester attentif et patient, ce qui on le sait n'est pas la qualité première de certains. On reprend après pratiquement une année de vide, évidemment, il faut avoir une bonne mémoire, voir relire le second opus (ou ses dernières pages), mais on rentre rapidement à nouveau dans le récit. Il faut dire qu'on retombe en plein dans l'action et c'est plus facile de repartir de l'avant de cette façon, on enchaine ensuite avec la découverte d'un nouvel environnement grandiose une fois de plus. Honnêtement, est-ce qu'il en faut plus pou faire un bon shonen ?! Je veux dire l'univers construit par les auteurs est solides, vastes, intéressant, proposant de nouvelles choses, mêlant mysticisme et croyance, avec des fondations shonen que l'on connait. Les personnages sont plaisant à suivre et découvrir, le fait de retrouve une héroïne et pas un héros est aussi un vrai plus, permettant de ce tourner vers d'autres horizons. L'humour fonctionne plutôt bien dans son ensemble, le binôme n'en abusant pas et sachant aussi intégrer de l'émotion et de la réflexion quand il le faut. Peut-être qu'il manque une hype autour du titre, un peu de charisme en plus aux personnages pour porter le titre plus haut, où des enjeux plus importants dans l'histoire. Pour moi, c'est le seul reproche que je pourrais trouver au titre, hormis son rythme de parution qui je pense le pénalise surtout pour installer la série.
Un titre assez complet à mon goût, du bon shonen, avec une dose de mysticisme qui vient dynamiser le récit et changer la donne. Il reste quelques défauts à corriger je pense pour en faire un indispensable, mais chaque tome permet d'avoir de bon moment, c'est prenant et ce road-trip est plaisant à suivre. Reste maintenant qu'au vu du rythme de parution, j'ai hélas de gros doutes sur la capacité qu'aurait le titre à percer dans la masse et c'est bien dommage.
"Black Clover" Vol.10, de Yuki TABATA, chez Kazé.
On atteint enfin la dizaine de tome, je pense qu'on peut le dire maintenant sans peur, "Black Clover" est un hit shonen ! Non, on va pas se mentir les gars, c'est solide, TABATA a bien établit son univers, l'introduction est plus que faites et vu les possibilités diverses et variées qui s'offre à la série, je pense qu'on va en bouffer pour un moment. Dans les nouveaux shonen (ceux qui sont environ au même rythme de parution 10/15 tomes), il n'y a pas à tourner autour du pot pour chier droit, la série est la plus dynamique, la plus énergique à l'image de son héros qui doit être sous perfusion de Rebull c'est pas possible autrement. Il n'y a jamais de temps mort, la série est en perpétuelle mouvement, même les moments de calmes ou de transition sont rythmées par les cabotinages de la compagnie du Taureau, si bien qu'on ne s'ennuie jamais. Outre le récit, on retrouve cette idée aussi dans les graphismes, le découpage est fluide et vif, ya une vrai patate graphique, l'auteur essayant au maximum d'imprimer du mouvement, de la vitesse dès que possible, il y a finalement très peu de case statiques. Ce dixième opus est très axée sur l'action, la couverture le laissait présager, aucune surprise de ce côté-là mais pour autant cela n'est pas sans quelques petites surprises du chef notamment sur l'arrivée de plusieurs ennemis à combattre. J'ai quelques réserves sur l'introduction des personnages issue du roman de la série (inédit en France), même s'ils s’intègrent parfaitement à l'univers et que l'auteur fait son maximum pour cela, il n'en reste pas moins qu'on a un peu de mal à avoir de l'empathie pour eux. Attention, petit spoiler à venir !! J'ai trouvé dommage que la guérison d'Asta intervienne aussi rapidement, j'aurais bien voulu que ce soit un peu plus complexe à résoudre et le voir "galerer" un peu sans ses bras. Voilà, d'ailleurs, le tome est aussi riches en émotion, avec toute la compagnie du Taureau qui ce mobilise pour trouver un moyen de guérir le "petit dernier". Des scènes puissantes et que TABATA parvient à vraiment bien mettre en valeur avec ses planches.
"Black Clover" incarne indubitablement le renouveau du shonen ! On passe la dizaine de tome et TABATA ne semble pas prêt de lever le pied, mais encore il semblerait qu'il y est de la réserve. Ce dixième tome est riche en émotion et en action, de quoi te faire chialer puis te péter la rétine juste après !
"I love you, so I kill you" Vol.1, de Majuro KANAME & Sousou SAKAKIBARA, chez Soleil.
Rigolez pas les gens, mais je me suis rendu compte que "I love you, so I kill you" est tout simplement mon seul et unique titre de chez Soleil en cours actuellement (outre "Gambling School" que j'ai trouvé sympa mais que j'ai laissé de côté). Je n'ai pourtant rien contre l'éditeur (qui a sorti pas mal de pépite à l'époque), mais il faut avouer que depuis plusieurs années, c'est pas fifou ce qu'on découvre dans le catalogue, tout du moins le créneau choisi, licence de jeux-vidéos, shojo de seconde zone ou titres bourrés de fan-service ne m'intéressent guère. Je suis bien content d'avoir enfin entre les mains un titre de l'éditeur à défendre, la couverture ne m'avait pas forcément inspirée, pour tout vous dire je ne l'avais même pas demandé de base, c'est avec le recul que je me suis dit que ça pourrait être sympa quand même d'y jeter un oeil pour une fois que l'éditeur tente une série différente. Good idea, puisque "ILYSIKY" (ouai c'est plus facile) est une bien bonne découverte et bien que classé comme un shonen, je trouve que la série aborde des thématiques plutôt mature bien au contraire. Un tour du côté du pitch ? Kamishiro est une jeune lycéen, il kiffe sa life posey oklm toussa toussa, jusqu'au jour où un mal mystérieux l'infect et le pousse à avoir des pulsions meurtrières envers celle qui l'aime, son amie d'enfance Hanazono. Pourquoi ? Comment ? On le découvrira probablement par la suite, mais pour le moment notre petit pote à des problèmes bien plus grand, puisqu'elle va devoir ce contenir pour ne pas tuer sa belle. On nage un peu en terre inconnue avec le titre, le mélange est d'ailleurs déroutant, on trouve de la romance, mais aussi de l'horreur et du fantastique évidemment. Je sais que dit comme ça, on peut avoir des réserves, mais je vous promet que c'est un bel attelage. Je me suis demandé dans un premier temps si l'intrigue n'aurait pas été plus frappante si les protagonistes avaient été des adultes. Puis, avec un peu de recul, je trouve au contraire que l'impact est d'autant plus grand de par la jeunesse des personnages et le fait qu'à cet age en général les sentiments sont plus pures. Car si le "virus" et la mise en scène sont très poussées dans le sens fantastico-horrifique, il n'en reste pas moins que le binôme d'auteur propose une grosse réflexion sur le sentiment et plus particulièrement l'amour et la haine, qui sont malheureusement partenaires. Je trouve que ce côté-là est très intéressant à suivre, car en fonction du degré et de l'origine cela débouche sur des situations différentes comme le démontre le final de ce premier opus. Rayon personnage, je trouve la mise en bouche efficace, Kamishiro n'est pas trop neuneu, ses réflexions sont globalement correctes, de même concernant Hanazono qui sans en avoir l'air est un personnage hautement important pour le récit, puisqu'elle sert à la fois de catalyseur, mais probablement aussi de garde fou pour Kamishiro. Graphiquement, c'est SAKAKIBARA que l'on retrouve au manette, certain on peut-être eus l'occasion de tester "Soloman" (chez Doki Doki) qui n'était pas trop mal, attention ici il ne s'occupe que de la partie dessin. Sans être fantastique, le découpage est efficace, il y a un bon travail sur les ambiances et la retranscription des émotions, pour le coup c'est le plus important je pense.
Il ne s'agit que d'une introduction et il faudra confirmation au prochain opus, mais "I love you, so I kill you" démarre vraiment bien. Le scénario est original, l'approche des sentiments intéressantes, les personnages bien travaillés et je pense qu'on peut vraiment avoir un développement intéressant par la suite. Je valide !
"Vigilante - MHA" Vol.2, d'Hideyuki FURUHASHI & BETTEN COURT, chez Ki-oon.
Tadaaaaa ! Retour du spin-off "Vigilante - MHA" pour une second opus, aussi bon je vous le dit in facto que le premier. On apprend d'ailleurs au cours de la lecture qu'il s'agit d'une prequel à la série mère, un bon moyen pour les auteurs de ne pas empiéter sur les plats de bande d'HORIKOSHI et de ne pas risquer des incohérences entre les deux séries. Alors qu'ils sont toujours à la recherche d'indices sur ce trafic de drogue, une intrigue à tiroirs qui devrait déboucher sur du plus lourd pour notre team de justiciers. J'apprécie toujours autant cette vision des auteurs concernant les justiciers, ce volume étant justement l'occasion de pointer du doigts la différence en super-heros et justicier, avec toute la réflexion que cela implique (#YouHaveFailedThisCity). L'insertion du personnage de Stendhal est vraiment intéressante, une vision bien à lui de la justice et c'est justement sur ce point que je trouve la série géniale. Le personnage de Stendhal réservant en plus son lot de surprise, même si la chute peut-être deviner en amont, elle n'en reste pas moins bien vu de la part des auteurs. Le fait de faire une prequel à "MHA" ferme certaines portes (notamment sur un éventuel crossover pour le moment du moins), elle en ouvre d'autres et visiblement ça les auteurs l'on parfaitement compris. C'est donc avec plaisir que Ingenium alias Tensei IIDA fait son apparition et passe quelques moments aux côtés de nos vigilantes ! Non, vraiment c'est costaud et bien soigné en tout point, je suis pas loin de mettre les deux séries sur un pied d'égalité, celui-ci étant moins "hype", mais plus sombre et plus poussé vers la réflexion l'air de rien.
Pour le moment le récit est construit de façon intelligente, les auteurs bénéficie d'une liberté d'écriture accru sur cette prequel, ils continuent de développer la petite équipe, l'intrigue qui l'accompagne, sans oublier de nous pousser pour autant à la réflexion sur le sens de la justice.
"Isabella Bird" Vol.2, de Taiga SASSA, chez Ki-oon.
On termine la semaine avec le retour de "Isabella Bird", notre british-exploratrice infiniment plus douée et charmante que Dora. Alors, je sais que le second opus est daté de décembre dernier, mais pour tout vous dire, il était sur ma PAL, et il est malencontreusement tombé derrière cette PAL, je ne m'en suis rendu compte que récemment. Je tient à dire que oui je fais le ménage chez moi pour faire taire les mauvaises langues, simplement je bouge rarement les PAL pour ne pas casser l'ordre justement ( #FéeDuLogis). Ça risque d'être plutôt court de toute façon, le second opus étant dans la droite lignée du premier, on retrouve donc la jeune Isabella et son fidèle destrier guide Ito, qui continuent leurs avancées dans les contrées pratiquement inexplorées et très reculées du Japon. L'occasion comme dans le premier volume de découvre un Japon d’antan, avec ses bons et ses mauvais côtés relaté avec beaucoup de justesse (pour ce que j'en sais). Clairement il y a un fossé entre le Japon moderne et celui dépeint dans ce récit, non loin d'abuser, il faut surtout resituer l'époque à laquelle le voyage à lieu et surtout ne pas perdre de vu que les tribulations de notre héroïne l'amène dans des coins très reculés et donc forcément plus démuni on va dire. Pour autant, je trouve a contrario ce voyage vraiment enrichissant et totalement dépaysant. Revenant sur certains détails de la culture nipponne, voir ses origines, le récit est instructif sans être barbant et c'est une qualité toujours appréciable je pense. Bien que le voyage et l'exploration soient au centre de l'histoire, l'auteur n’oublie pas de renforcer ses personnages et vient apporter de l'épaisseur à ses derniers.
Le premier volume m'avait déjà convaincu, et il est fort probable que si la série avait démarré plus tôt en 2017 elle aurait figurée dans mon Top de l'année. Une valeur sur qui permet de découvrir le Japon sous un autre angle et qui s'inscrit à merveille dans la collection Kizuna de l'éditeur !