Asta la vista !
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Alors, je vous ai manqué?! Cela faisait quelques temps que je n'avais rien écrit, examens toussa toussa... bref, vous connaissez la chanson. Mais il ne fallait pas s'en faire pour si peu, je suis de retour et ça va saigner! Si vous avez suivi un peu l'actu, il y a quelques jours c'était les 48 heures de la BD, l'occasion de se procurer une quinzaine de BD pour 1€ unité, et parmis elles... Levius de Nakata Haruhisa !! Mais comme je ne l'ai pas acheté, on va plutôt parler de l'autre manga proposé : Black Clover de Yûki Tabata.
À vrai dire, depuis sa sortie en juin dernier ce shônen me faisait de l'oeil; et pour cause je cherche toujours le nekketsu qui me fera vibrer depuis la fin de Naruto. Dans un univers de fantaisie où tout le monde maîtrise la magie, Yuno et Asta, deux jeunes garçons ayant grandit ensemble à l'orphelinat possèdent le même rêve : devenir le prochain Empereur-Mage. Seulement, alors que Yuno semble posséder un don pour la magie, Asta est incapable de créer le moindre sortilège. Pas question de laisser tomber pour autant! Oui, vous l'avez déjà compris, Black Clover se présente comme un nekketsu des plus communs, mais s'il fallait juger les nekketsu seulement sur leur pitch on n'irait pas bien loin. Un shônen qui marche c'est avant tout une histoire de dosages, qu'en est-il de ce premier tome?
Le coup du héros faible et orphelin mais à la volonté d'acier, c'est à peu près la chose la plus vue qui soit dans le manga; plus précisément cette introduction sent l'inspiration de Naruto à plein nez. Que ce soit dans le caractère survolté de Asta ou la rivalité entre Yuno-le-parfait et Asta-le-boulet, une odeur intrigante de Naruto-like se dégage. Bien entendu, le ninja au blouson orange n'est pas la seule inspiration de l'auteur, l'univers médiéval par exemple rappelle vaguement celui de Seven Deadly Sins. Bref, le décor est assez rapidement planté dans ce premier volume et laisse place à un début d'aventure. Après un premier chapitre introductif, l'auteur fait le choix d'une longue ellipse pour nous envoyer directement au traditionnel tournoi des nekketsu qui servira cette fois à placer nos héros dans différentes "écuries" au fonctionnement assez similaire aux guildes de Fairy Tail. Malgré ces nombreuses inspirations et contre toute attente, le tournoi est ici expédié en seulement quelques pages pour laisser place au moment fatidique des résultats. Comme je l'avais déjà souligné pour My Hero Academia, il semblerait que la nouvelle génération du shônen veuille se débarrasser fissa des longues introductions traditionnelle. Un choix assez discutable à mon goût tant elles sont l'essence même du genre.
Le dosage dans ce premier volume est donc relativement bon : le héros est plutôt attachant, la galerie de personnages présentés semble intéressante et le découpage est dynamique. Seulement, pour que le mélange fonctionne et surtout qu'on ne s'en lasse pas il faut ajouter à la mixture un ingrédient secret, celui qui fera la saveur du manga. J'en profite donc pour rebondir sur un point, ou plutôt pour faire ici un plaidoyer qui me tient à coeur : à quand un VRAI nekketsu bien burné?! Par "nekketsu bien burné" j'entends un nekketsu qui respecterait à 100% l'idée du héros lésé dans la vie qui arrivera à ses fins par la seule force de sa volonté. Cela fait des années que je cherche un shônen avec pour héros un type comme Rock Lee dans Naruto, voire Shikamaru pour sa stratégie ou même un Usopp de One Piece. Ca vous ferait pas kiffer vous de voire un héros de shônen réussir complètement par la force de sa volonté, sans aucun artifice?! Pourtant j'ai beau cherche je n'en vois vraiment pas. Vous me direz que sur le long terme ce n'est pas tenable car il y a une limite à la force physique qui n'est pas comparable avec des pouvoirs mais je vous répondrai que rien n'empêche l'auteur de ruser. Pour reprendre l'exemple de Rock Lee dans Naruto, Kishimoto ne s'est pas privé d'instaurer cette histoire de "portes de chakra" pour repousser les limites du personnage. Bref, ce que je veux dire par là c'est "à quand un nekketsu qui porte ses ambitions aussi haut que le veut le genre"?! Pour en revenir à notre sujet, c'est ce que semble tenter Yûki Tabata dans Black Clover. Le héros ne possède à ce jour pas un pet de magie et semble se battre uniquement grâce à l'entrainement impitoyable qu'il s'est infligé. Une certaine spécificité est tout de même introduite dès le premier chapitre mais n'est pas encore développée, il faudra donc continuer la série pour savoir dans quelle mesure l'auteur satisfera vraiment mes attentes.
Graphiquement, le mangaka nous offre une histoire très propre. Le style est dynamique et rappelle pas mal celui de Suzuki Nakaba (Seaven Deadly Sins). Malgré cela les planche sont toujours très complètes et loin d'être bâclées, l'auteur nous apprend même dans les bonus de fin qu'il a le malheureux défaut de passer trop de temps sur chaque planche, au dépend de ses heures de sommeil. Le chara-design est lui aussi soigné dans l'optique de coller avec le thème pour nous plonger jusqu'au bout dans cet univers médiéval assez agréable. Malheureusement, les scènes de combat ne sont encore que trop peu développées pour voir ce que propose réellement l'auteur donc impossible de se prononcer sur ce point-ci... ce qui est dommage car ces scènes-ci sont à mon avis les raisons pour lesquelles le tournoi aurait gagné à être développé quelque peu.
Black Clover se présente donc comme un shônen qui promet. Le dosage du bon nekketsu est plutôt bien respecté au point d'accrocher le lecteur dans ce premier volume sans pour autant (pour le moment du moins) révolutionner le genre. Les mécaniques sont bien utilisées et le héros charme déjà le lecteur de sa bonne volonté. Quelques particularités promettent déjà une histoire avec du potentiel. On notera tout de même un rythme un peu expéditif qui devrait sans aucun doute être corrigé pour la suite.