Immortal "Blood" Hounds !
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Mieux vaut tard que jamais et si on parlait de "Immortal Hounds", la nouveauté sanglante des éditions Ki-oon ? Avec aux manettes, Ryô YASOHACHI que certains ont peut-être découvert via "Uwagaki" chez Doki-Doki. Un revirement total dans le style, puisqu'on passe de la "Rom-com" à de l'action sanguinolante !!
L'action prend place dans un monde où être immortel est dans la normalité et où il est plus courant de se faire sauter la cervelle pour soigner un rhume plutôt que de prendre un bon Vicks. Depuis peu, un fléau fait trembler le monde, le RDS, une maladie qui fait rend "mortel" et qui se transmet de façon "mystérieuse" par des personnes nommés "vecteurs". Qui sont-ils ? Que recherchent-ils ? On ne sait pas, en revanche une chose est sure, les vecteurs sont défendus par une mystérieuse jeune fille, aussi impitoyable que puissante. Oui, ça résume assez bien l'histoire à peu de chose près. Inutile de vous dire que si vous aviez acheté cette série parce que vous aviez aimé sa précédente oeuvre, c'est deux salles, deux ambiances.
On est assez rapidement mis dans le bain, présentation rapide de la situation aux travers d'une enquêtes, avant de basculer totalement dans l'action et l'hémoglobine. Le fait d'avoir des personnages immortels permet bien sur à l'auteur de faire de véritable carnage et il s'en donne à coeur joie, membres qui volent, tête qui éclatent et j'en passe. J'aimerais vous dire qu'il ne s'agit pas de violence pour de la violence...mais ça sera mentir et chez Nakamanga on aime pas mentir. Bien entendu, ça reste uniquement des séquences et bien sur qu'il y a quand même des explications et une intrigue en fond. Reste que dans ce premier volume, les plages d'actions donnent vraiment l'impression de gros défouloirs avec du gore à volonté.
YASOHACHI présente tout de même une trame de fond intéressante et qui prête à la réflexion. Avec une société d'immortels, qui ont parfois des comportements assez incroyable, bien que peut-être logique avec une telle configuration. L'auteur tente de décrire comment agirait l'humanité, quelles seraient les conséquences sur la vie et sur le comportement de chacun. Entre des immortels qui n'ont plus la valeur de la vie, des vecteurs prêt à tout, l'évolution de la série peut devenir plus qu'intéressante à suivre. Je n'entrerais pas dans les détails pour ne pas spoiler, mais la série peu avoir une tournure vraiment bonne si l'auteur s'en donne la peine.
Les liens entre les personnages sont assez basiques pour le moment, il faudra voir encore ce que propose l'auteur dans les prochains chapitres. L'inspecteur Kenzaki tient son rôle de gros dur, Rin, une fille discrète avec semble-t-il un lourd passif, l'auteur pose ses pions de façon agile et même si les ficelles restent bien cachées, on croit savoir vers où il ira.
Graphiquement, c'est loin d'être moche et le changement de genre ne semble pas vraiment freiner l'auteur. On retrouve un chara-design plaisant, des décors bien bossés et le plus important des scènes d'action très fluide et percutantes. On regrettera un peu le manque d'originalité de YASOHACHI concernant la méthode pour masquer l'identité de Rin. Disons que dans le genre c'est aussi utile que la seule capuche et le loup de Green Arrow.
Très sincèrement, je ne sais pas si cette série est à suivre ou non. Après "Ajin" qui aborde à merveille le sujet de l'immortalité, "Immortal Hounds" propose un tout autre angle de vu qui n'est pas inintéressant pour autant. Malgré tout, ce premier volume donne l'impression de tâtonner un peu dans plusieurs directions, entre l'enquête policière, l'action façon "blockbuster" et les litres d'hémoglobines qui coulent à flot. Difficile de vraiment comprendre la démarche de l'auteur pour le moment. La précédente série de l'auteur était de qualité dans son genre, j'ai donc envie de lui laisser le bénéfice du doute et je serais au rendez-vous pour le second opus. Attention tout de même à ne pas vouloir satisfaire toutes les niches de lecteurs et de se perdre en s'éparpillant.