Chronique : Orbitaria Vol.1
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Auteurs : Masakazu OI
Prix de vente : 7.50€
Nombre de tomes France : 3 (en cours)
Nombre de tomes Japon : 4 (terminée)
Date de parution : 13 mai 2015
Al, fan de mécanique, et ses amis sont internes dans un collège a priori tout ce qu'il y a de plus normal. Mais le jour de leur fin d'études, à peine sortis de l'établissement, ils vont faire face à la "vraie vie" et subir un processus de "sociabilisation" au terme duquel ils seront séparés en deux classes : les administrateurs et les travailleurs. Ils réalisent alors que l'enceinte dans laquelle ils étaient confinés n'était en fait qu'une infime partie d'un gigantesque robot, un "orbitaria".
Peu à peu, ils comprennent que ce robot forme un État à lui tout seul, jadis mouvant mais aujourd'hui immobilisé. En se rebellant contre le destin qu’on lui a tracé, Al va vivre les aventures les plus périlleuses !
Cela faisait quelques temps que je n'avais pas été surpris par une nouveauté de chez Doki-Doki. Seulement, à la vue de "Orbitaria" il m'a semblé que tout n'était pas encore perdu. Aurais-je enfin trouvé la pépite du catalogue Doki-Doki?
Pour commencer, le volume se découpe en deux parties. D'abord, nous faisons la connaissance de Al, fan de mécanique depuis toujours mais méprisé par ses camarades pour cette même raison. La construction de son premier robot lui vaudra finalement la reconnaissance de tous, offrant ainsi une belle leçon de vie sur la persévérance à chacun. Puis vient la seconde partie et d'un coup d'un seul l'histoire change totalement d'apparence et prend des allures de SF à la sauce mecha.
Après en avoir fini avec le lycée, Al se retrouve projeté dans la vie active. Ce qui est amusant dans ce manga est le recours qu'il a à tout nous raconter à travers des métaphores. Par exemple dans le cas présent nous retrouvons tous ces lycéens diplômés dans leur plus simple appareil, enchaînés par des robots les transportant vers une destination inconnue. Pour signer leur entrée dans la société, ces derniers se verront alors tatoués d'un produit leur permettant de ne pas étouffer dans ce nouveau monde(au sens propre puisqu'un gaz toxique est répandu dans l'atmosphère) un numéro qui les identifiera dorénavant. Il ne faut pas aller chercher bien loin pour y voir de façon symbolique le formatage fait par la société sur chacun d'entre nous. Bien que plongés dans un univers de SF, il est agréable, pour peu que l'on creuse un peu, de retrouver un sens critique dans une oeuvre comme celle-ci.
Porté par une narration dynamique, Orbitaria nous plonge très vite dans son univers. Nous prenons du plaisir à suivre le parcours de notre héros mais il n'en reste pas moins quelques défauts notables. Tout d'abord l'abondance des dialogues durant les scènes d'action cassent parfois le rythme et enlèvent une certaine intensité à ces dernières. De plus, le scénario tout autant que les personnages relèvent de pas mal de clichés assez récurrents du genre tel que le héros détesté de tous qui prouvera finalement sa valeur par le bisais de ses actes héroïques. Clichés qui restent somme toute plutôt efficaces dans le cas présent, il faut l'avouer, mais il n'empêche qu'un peu plus de charisme ne ferait pas de mal à ces personnages donnant vaguement des impressions de déjà vu par moments.
La plus grande force de cette série reste à mon avis le dessin. Visuellement l'auteur nous en met plein la vue avec son style très agréable mais avant tout coloré. A l'aide de trames, Ooi Masakazu se contente de différents niveaux de gris pour nous offrir des jeux de lumière grandioses. Le trait est de plus très dynamique et met parfaitement en valeur toute l'action que nous offrira la seconde partie du volume.
Ce premier tome d'"Oribitaria" est loin d'être parfait tout d'abord à cause d'un scénario comportant quelques lacunes mais reste une très bonne mise en place. C'est loin d'être parfait mais grâce à de très belles scènes d'actions, un dessin pétillant et une profondeur inattendue pour une oeuvre comme celle-ci, la série nous promet tout de même de belles choses. De plus, il ne faudra compter que sur 4 tomes au total, ce qui ne présente donc pas un gros risque. Seulement, 4 tomes seront-ils suffisants au développement de l'histoire?