Chronique : Sangsues Vol.1

Type : Seinen
Auteurs :  Daisuke IMAI

Editeur : Sakka
Prix de vente : 7.95€
Nombre de tomes France : 1 (en cours)
Nombre de tomes Japon :  5 (terminée)
Date de parution : 13 mai 2015

 

Pitch :

Yoko s'est évaporée. Invisible, elle a cessé d'exister aux yeux de la société. Elle vit chez vous pendant votre absence, allant d'un appartement à un autre. Yoko est une sangsue. Alors qu'elle se croit seule dans son cas, elle découvre un monde parallèle où la violence est omnipresente. Car les sangsues se disputent leurs nids dans des guerres de territoire meurtrières.

Chronique :

 

Non pas qu'il était sans intérêt avant, mais l'arrivée à la tête du label Sakka de Wladimir LABAERE m'a fait me replonger sur cet éditeur qu'on oublie souvent. Il y a toujours eu des titres sympa chez Sakka, mais beaucoup ne me parlait pas vraiment ou n'était tout simplement pas ma tasse de thé. Quoi qu'il en soit depuis quelques temps maintenant, on enchaine avec de bonnes surprises, la dernière en date étant "Area 51" (et ses covers ultra flashy). Du coup, il était assez logique de ce pencher sur "Sangsues" dont le pitch m'avait intrigué lors de son annonce. 


Non, bien sûr qu'il ne s'agit pas d'une série sur l'élevage de sangsues, ni même sur la vie d'une sangsues (bha après les chiens, les chats, les lapins...why not ?!) !! "Sangsues" nous propose de découvrir la vie de personnes oubliées, évaporées dans la nature et devenue invisible pour les gens "normaux". Ces personnes vivent maintenant en dehors de la société et ce glissent littéralement dans vos chaussons (qui aurait cru que j'utiliserais cette expression un jour). Pendant que vous partez au boulot, ils s'introduisent chez vous et parasite votre domicile en vivant presque à vos crochets. Un monde auquel Yoko fait partie, elle découvrira pourtant bien rapidement que ce monde lui est tout aussi inconnu et qu'il est régi par des règles aussi simple que dangereuses.


L'intrigue en elle-même est assez simpliste, puisqu'on ne suit en fait que la "vie" de Yoko, qui découvre un monde qu'elle pensait connaitre, mais dont au finale elle ne sait pas grand chose. La construction du récit est donc très simple, on est immergé avec elle dans le monde des "sangsue", le fonctionnement nous est présenté avant de voir intervenir Makoto, une ancienne connaissance de Yoko disparut il y a longtemps. Ce dernier nous servira de lanterne pour nous éclairer sur ce nouveau monde et les pièges qu'il renferme. Une série en cinq tomes, on imagine bien dès le départ que le scénario n'est pas régler pour dépasser la dizaine de volume, donc l'auteur monte quelque chose d'assez simpliste sur la forme...mais pas sur le fond !


Parce que dans le fond mon ami, c'est une lecture que j'ai trouvé assez dérangeante. Non seulement on aborde des problèmes sociétaux, mais ce réalisme apporte une touche de proximité assez angoissante par moment. Attention, on est pas sur un manga d'horreur, simplement la mise en scène fait qu'on est planté là à ce dire "Et si ça les sangsues existaient vraiment ?!", alors perso mon chat ne m'a jamais dit (oui, mon chat parle, mais me coupe pas pour des conneries pareil) que d'autres personnes venaient à mon insu mais quand même. Le parallèle avec l'animal est aussi bien mis en avant, un constat de la société aussi dur que réel et c'est peut-être aussi ça qui est le plus dérangeant. Fût un temps (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre), où ce genre de phénomènes auraient semblé inconcevable... pourtant lors de la lecture ça m'a semblé au final assez plausible. 


Un manga qui offre plusieurs niveau de lecture car on peut aussi la prendre comme un récit à la limite du thriller (c'est comme ça qu'il est vendu sur le back de la couverture d'ailleurs). Car on découvre que plusieurs règles régissent le monde des sangsues et une guerre des territoires assez incroyables a lieu. C'est parfois un peu "nonchalant", mais on retrouve de l'action avec l'arrivée d'autres sangsues et la découverte de ce monde. 


Graphiquement Daisuke IMAI propose quelque chose d'assez épuré. Les cases ne sont jamais surchargés de détails sauf quand cela est nécessaire, on retrouve énormément de case avec fond blanc ou noir. On est plus concentré sur les expressions des personnages, beaucoup de jeux de regards, avec une mise en page et un découpage aussi peu habituel, qu'intéressant.


Concernant l'édition, comme souvent chez Sakka c'est soigné. Du bon papier, une couverture de qualité, de la couleur et un prix assez raccord avec la moyenne.


Finalement, je ne m'étais pas trompé, le pitch m'avait donné envie et la lecture a été bien agréable. Un récit qui s'adresse plutôt à une tranche de lecture plus âgés et qui offre une possibilité de lecture sur plusieurs niveaux. Tantôt dérangeant, tantôt angoissant, le récit nous emporte dans un monde inconnu mais pourtant bien ancré dans la réalité. Un point de vue original sur la société actuelle et qui fait froid dans le dos !

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