Chronique : Dans l'intimité de Marie Vol.1
-
Type : Seinen
Auteurs : Shuzo OSHIMI
Editeur : Akata
Prix de vente : 7.95€
Nombre de tomes France : 2 (en cours)
Nombre de tomes Japon : 5 (en cours)
Date de parution : 23 avril 2015
Pitch :
Chronique :
Puisqu'on vous fait gagner des tomes de la série cette semaine, il était logique de vous proposer dans la foulée, la chronique de ce premier volume de "Dans l'intimité de Marie". Une série qui sort chez Akata depuis peu (puisque le second opus vient fraichement de paraitre) et qui est toujours en cours de parution au Japon avec 5 tomes. Je dois bien avouer qu'il y avait bien longtemps qu'une série ne m'avait pas autant partagé. J'ai refermé ce premier volume sans trop savoir sur quel pied danser. Pas sur la qualité du récit en tant que tel, mais plutôt sur la direction que prenait l'auteur. Mais voyons ça de plus près...
"Dans l'intimité de Marie" kézako ?! Un film de Marc Dorcel ? Bha non, même pas (nan mais revenez les mecs, c'est bien quand même je vous assure, même mieux...aller.....les gars ? Vous êtes là ? .....bon bha je continue sans vous tant pis). Pour faire simple, Isao un jeune qui passe son temps à jouer à la console et est totalement coupé du monde enfermé chez lui. Un beau matin il se réveil dans le corps de Marie, une lycéenne qu'il croise parfois à la supérette du coin. Pourquoi ? Comment ? Personne ne sait, le fait est qu'il devrait composer maintenant chaque jour dans le corps de la fille la plus populaire de son bahut !
En lui-même le scénario n'est pas inédit, mais est rarement abordé de cette façon. En général, ça sert souvent de "gag", d'aventure "temporaire", via le fantasme masculin avec un côté souvent poussé ecchi, mais ici l'auteur met réellement la "transposition corporelle" au centre de l'intrigue. Ce qui me pousse à ne pas savoir comment me positionner sur la série, c'est justement ce point en particulier. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir le cul entre deux chaises durant la lecture. On retrouve par moment des passages comiques (dû à la situation forcément), mais plus globalement le ton est assez "étrange" c'est vraiment le mot. Le fait de ne pas connaitre l'origine de cette transposition et d'y apposer un regard assez réaliste rend d'autant plus l’atmosphère bizarre. A aucun moment Isao ne se dit "Trop cool, je suis dans le corps d'une meuf, tient je vais me tâter les boobz !!", ou il panique, il cherche à comprendre comment il en est arrivé là, mais aussi où est la fameuse Marie si lui est dans son corps ?! Un raisonnement assez logique, tout comme ses actions qui restent assez cohérentes et apportent encore plus de poids au récit.
Clairement une œuvre qui parlera autant au public féminin que masculin. Si on est en majeure partie sous le regard d'Isao (qui pousse une réflexion masculine forcément), l'ensemble apporte aussi un oeil sur le comportement féminin qu'Isao sera dorénavant obligé d'adapter. Du coup, plusieurs niveaux de lectures sont proposés, le plus intéressant restant quand même une critique de la société. Le parcours quotidien d'Isao, celui de Marie (différente classe de vie, différents choix, d'aborder les choses) mais aussi simplement les comportements masculin et féminin (on entre dans le vif du sujet quand Isao va en cours à la "place" de Marie). Bref, de quoi avoir matière à réfléchir pour tous (et je ne parle même pas des relations complexes entre les personnages).
Le dernier chapitre offre une orientation assez originale avec la tentative de réponse à l'une des questions majeure de la série "Où est donc passée Marie ?!". Une façon de l'auteur pour entre-ouvrir de nouvelles portes et perdre un peu plus le lecteur (mais ce n'est pas négatif pour autant). La série peut opter pour un format pas trop long, ne pas trop étirer le concept et proposer ce qu'il faut dans les grandes lignes jusqu'à ce qu’éventuellement Isao regagne son corps. Où, l'auteur peut tabler sur quelques choses d'un peu plus sur la durée en allant à fond dans la filière psychologie, relations homme/femme et analyser le comportement féminin avec un oeil masculin. Perso, je suis preneur sur les deux options à partir du moment où on reste dans la qualité comme c'est le cas jusqu'ici.
Tiens, un mot rapide sur les graphismes que j'ai trouvé forts sympathiques. Un chara-design que j'ai trouvé à mi-chemin entre MASHIMA et HOJO (c'est mon avis, la ferme !). Assez frais, des personnages beaux, pas de cases trop surchargées et un ensemble qui rend vraiment bien, fluide et aéré (comme un Gervita).
Côté édition, on retrouve des pages en couleurs sur un format d'édition un peu plus grand (comme les Ki-oon ou Pika). Pas de coquille à signaler, une traduction qui colle, bref on est bon !
Un premier tome qui me laisse une première bonne impression (bien qu’étrange). Il faut bien entendu attendre le second opus (oui je l'ai pas encore lu) pour un jugement plus concret, mais on est vraiment pas mal. "Dans l'intimité de Marie" c'est un peu "la vie" si tu regardes bien, sauf qu'on n’a pas de transposition corporelle... ça parle de la société, ça parle des hommes, des femmes et le tout d'un point de vue assez peu commun (bha on trouve rarement de mecs dans le corps d'une fille.......toi dans le fond tu remballes directement ta blague vaseuse je la voyais venir de loin et j'y avais déjà pensé de toute façon).