Le crush de la semaine : Otomen
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« Le rose c'est pour les filles et le bleu pour les garçons. » c'est un peu l'idée qui est mis en exergue dans cette série.
Otomen est un shojo qui a bien fait parler de lui à sa sortie. Shojo dont le personnage principal est un homme ! Mais un homme un peu particulier comme diront certaines personnes. Disons du moins qu'il sort des axes traditionnels de l'idée « d'homme fort ». Non, Asuka est un jeune homme costaud, viril, beau gosse et très droit. Cependant, il aime aussi cuisiner, faire des la couture, lire des romances, il croit aux contes de fée, mais cette partie de lui, il doit la cacher, il doit la refouler. Sa mère l'a toujours élevé dans les preceptes traditionnels d'homme viril, qui aime le piquant, les muscles développés et dont le sucre est un aliment bani.
C'est dur, très dur mais la maman d'Asuka est une femme choquée, son mari l'ayant quitter en lui annonçant qu'il voulait être une femme. Choc qui découle sur son fils qu'il veut soumettre aux dictates d'une société lourde d'Histoire.
Mais sur le principe, nous, lecteurs aguéris, c'est séduisant. On nous change un peu des héros habituels, un jeune homme plein de sensibilité qui va accepter ce qu'il est parce que les autres l'acceptent ainsi. Malgré le fait que le manga soit bourré de stéréotypes, c'est une œuvre de tolérance et d'acception du fait qu'on n'est pas tous pareil.
Otomen est donc un shojo de 18 volumes, terminé aux editions Delcourt. Nous y suivons la scolarité et l'évolution d'Asuka. Asuka entouré de personnages hauts en couleur.
Il y a d'abord la fille qu'il aime, Ryo, une jeune femme tout à fait mignonne mais qui ne sait pas cuisiner, ni coudre, qui n'aime pas spécialement les fioritures, et qui a une force incroyable. C'est un peu son opposé pour aller dans l'ordre des choses. Pour bien marquer les différences à leur extrême.
Et le troisième bonhomme qui forme le trio infernal principal, c'est Tachibana, une jeune homme qui paraît frivol, qui adore Ryo et Asuka, et qui les utilise pour son manga. C'est un garçon très intéressant, il les aide à faire évoluer leur relation.
Nous avons également plusieurs autres « Otomen », otomen étant un mot qui mélange « otome » qui désigne une « jeune fille » (dans tout ce qu'il y a de plus caricaturale) et le mot anglais « men ». C'est un homme considéré un peu comme « déviant », entre l'homme qui aime le maquillage et maquillé, celui qui aime les fleurs, l'autre qui aime faire des gâteaux, et enfin celui qui a un visage très féminin.
Il est certain que ce manga nous fait nous poser des questions. Même si on le commence avec légerté et qu'on le voit comme un divertissement sympathique, plus on avance plus on se dit que c'est partout pareil, il y a des activités « d'homme » et des activités de « femme » et si tu préfères une activité qui n'est pas de ton genre tu es mal vu. Ce manga démontre la pression que la société a sur tout le monde, il relève l'injustice et l'exclusion des personnes lorsqu'elles ne se soumettent pas à un moule. Bon, après le monde n'est pas tout dégueulasse non plus, la tolérance existe et le manga exagère le trait mais on est en droit de s'interroger s'il l'exagère vraiment tant que ça ?
C'est un manga que j'aime beaucoup pour ça, mais avec lequel j'ai parfois eu un peu de mal, en effet, à partir du moment où mon œil divertit s'est changé en œil critique, à chaque moment je me posais des questions. Le manga était toujours un plaisir à lire, mais on voit les situations sous un autre jour.
Otomen est sinon un shojo assez classique, multiples péripéties, multiples amis et ennemis qui possèdent leur propre histoire. Des jolis dessins, des cases dynamiques, une ambiance enfantine malgré les problèmes soulevés.
Nous avons au final entre les mains un bon shojo très divertissant, même si parfois il peut soulever des questions qu'on retrouve dans notre actualité.
Il existe également une série japonaise télévisée de 10 épisodes.