Chronique : A Silent Voice Vol.1
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Type : Shonen
Auteurs : Yoshitoki OIMA
Editeur : Ki-oon
Prix de vente : 6.60€
Nombre de tomes France : 1 (en cours)
Nombre de tomes Japon : 7 (terminée)
Date de parution : 22 janvier 2015
Pitch :
Shoko Nishimiya est sourde depuis sa naissance. Même équipée d’un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations, à comprendre ce qui se passe autour d’elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l’abandonner, laissant sa mère l’élever seule. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle s’emploie à surmonter ses difficultés mais, malgré ses efforts pour s’intégrer dans ce nouvel environnement, rien n’y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya Ishida, le leader de la classe. Tour à tour intrigué, fasciné, puis finalement exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas communiquer avec sa voix, Shoya décide de consacrer toute son énergie à lui rendre la vie impossible. Psychologiques puis physiques, les agressions du jeune garçon se font de plus en plus violentes... jusqu’au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko, ainsi que l’intervention du directeur de l’école. À cet instant, tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusque-là ne manquaient pas eux non plus une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable...
Chronique :
Après un très gros buzz au Japon qui l'a même poussé à se hisser aux côtés du phénomène "l'attaque des titans" dans plusieurs numéros de son magasine de prépublication, Koe no Katachi, traduit du japonais par "A Silent Voice", arrive enfin dans notre douce France. La série s'est d'ailleurs récemment terminée en 7 volumes.
Shoya est un petit garnement trouvant toujours un moyen de se faire remarquer dans sa classe de CM1. Tout va pour le mieux dans sa petite vie tranquille jusqu'au jour où lui et ses camarades doivent accueillir une nouvelle élève sourde. Face à cette enfant différente, Shoya a enfin trouvé sa nouvelle distraction : mener la vie dure à Shoko. Ses âneries font bien rire toute la classe et même le professeur, faisant de cette dernière une tête de turc malgré elle. Le jour où toute la classe se retrouve confrontée à cette dure réalité après des plaintes de la famille, c'est notre jeune héros qui devra endosser l'entière responsabilité que les autres lui rejettent dessus. Ça les amusait bien pourtant avant que ça devienne du sérieux.
Nous commençons par suivre le quotidien de notre fougueux héros; quotidien amusant et mouvementé d'enfant de son âge. Puis ce n'est qu'après cette mise en place, à la fin du chapitre 1, qu'arrive Shoko. Nous mesurons ainsi le choc que c'est pour Shoya ainsi que ses camarades et dans quel mesure leur quotidien va changer. Notre petit héros décide alors de prendre la nouvelle élève comme bouc émissaire, mais même après tant de violence physique et psychologique, nous avons du mal à vraiment le détester. Sa réaction, bien qu'inadmissible et indignante apparaît plus comme celle d'un enfant se retrouvant seul face à l'inconnu qu'à des actes de méchanceté gratuite. La faute aux adultes? La faute à une société non adaptée à la différence? La faute à ce sale gosse? Libre à chacun de ressentir cette histoire comme il le veut mais ce qui est sûr c'est que l'auteur arrive à nous parler avec brio d'handicap et d'exclusion sociale. C'est touchant, c'est passionnant, et on en veut toujours plus!
En seulement quelques pages, la mangaka nous fait aimer ses personnages, les rendant touchant au premier regard. Elle nous dépeint un relation très spéciale et originale. En effet, bien que Shoya mène la vie dure à sa camarade sourde, nous savons grâce aux toutes premières pages de l'histoire nous montrant notre héros 6 ans dans le futur (ou plutôt dans le présent), qu'il s'en voudra plus tard et voudra même d'excuser. Nous savons donc déjà vers où se dirige cette relation sans en connaître trop non plus, prouvant dès le début que Shoya n'est pas mauvais dans le fond.
Comment conclure sans vous dire un petit mot sur le dessin? Le style graphique est tout simplement beau, propre et parfaitement adapté à l'univers de l'histoire. Il suffit de feuilleter le tome pour être attiré par ce style. Tout cela mis en page grâce à un découpage dynamique ne nous laissant pas nous ennuyer un seul instant. C'est du très haut niveau, surtout pour une mangaka débutante!
On peut dire d'A Silent Voice qu'il est une critique touchante de l'intolérance présente dans notre société et encore plus dans la société japonaise. Nous retrouvons à cause de Shoya, mais surtout auprès de ses camarades et de son professeur, les difficultés d'être différent mais aussi la capacité de gâcher la vie d'une personne en l'excluant bêtement. C'est une mise en place de série complète et émouvante que nous offre Yoshitoki OIMA pour sa première oeuvre, nous laissant l'eau à la bouche pour la suite.